En bourgogne, exit le château de Santenay, vive château Philippe le Hardi…
Nouveau style de vin, nouveau blason, nouvel habillage, conversion vers l’agriculture biologique… Le changement de nom de la propriété a été l’occasion d’une refonte totale.
Dans le giron du Crédit agricole depuis 1997, le château chapeauté de tuiles vernissées représente un vignoble de 98 hectares, qui court du nord au sud sur 60 kilomètres, 35 climats, 17 appellations et 55 vins produits sur les trois côtes (Nuits, Beaune, Chalonnaise). Débaptisé il y a quelques mois car son nom prêtait à confusion(s), il porte désormais celui de l’un de ses illustres propriétaires, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne au 14ème siècle. Fils du roi Jean Le bon, Philippe de France fut surnommé le Hardi grâce à son courage lors de la guerre de Cent Ans. On lui doit la fameuse ordonnance de 1395 interdisant le «déloyal gamay» dans le vin rouge de Bourgogne au profit du pinot noir. Une équipe de choc Toute une histoire qui méritait bien un coup de projecteur. La belle au bois dormant a été réveillée par une équipe de choc ! «Nous avons effectué de longues recherches historiques dans les archives départementales pour savoir s’il était légitime d’utiliser le nom de Philippe le Hardi », raconte Jean-Philippe Archambaud, directeur du domaine. D’autant que les deux marques, Château de Santenay et Château Philippe le Hardi, cohabitaient depuis cinquante ans». De quoi faire tiquer cet inconditionnel du monocépage dès son arrivée début 2019. Une situation qui ne convient pas non plus à Anne Le Naour, directrice exécutive des propriétés viticoles Crédit agricole grands crus (châteaux Grand Puy Ducasse, Meyney, Clos Saint-Vincent). Il faut ajouter à cela un château qui porte le nom d’une appellation alors qu’il possède, à ce jour, bien peu de parcelles de Santenay. Autre incohérence avec, sur les étiquettes, la double mention de « Clos de Vougeot» et «Château de Santenay» par exemple. Le néophyte s’y perdait, ne sachant plus quel vin il allait déguster… Autant de raisons qui justifiaient un changement. Le mouvement va s’accélérer avec l’acquisition en mars 2019 de 8 hectares en Côtes de Nuits (une seconde parcelle de Clos de Vougeot, des ChambolleMusigny premier cru, des Gevrey Chambertin premier cru…).