En 1395, l’ordonnance ducale qui change l’histoire des vins de Bourgogne.
L’histoire du Pinot Noir et du Gamay n’auront plus de secret pour vous !
C’est en 1372 que Philippe le Hardi reprend possession en direct de la seigneurie de Santenay et donc du Château de l’époque. Nul doute que le Duc comme la cour appréciaient déjà les vins qui y étaient élaborés. A tel point que par souci de qualité, Philippe le Hardi prend une mesure radicale. A travers une célèbre ordonnance en 1395 il interdit le déloyal gamay, soupçonné de faire baisser la qualité des vins de Bourgogne, donc potentiellement d’amoindrir le prestige de son duché. Le Pinot Noir règne depuis en maître. A travers cet acte historique, c’est tout simplement le début de la Bourgogne monocépage, le point de départ de cette symbiose unique au monde entre un vin et son lieu. Autrement dit : l’invention des vins de terroir et de qualité par la volonté politique d’un homme.
L’œuvre de Philippe le Hardi est poursuivie par son fils Jean Sans Peur, puis son petit-fils Philippe le Bon (à l’origine de la construction de l’Hôtel-Dieu à Beaune en 1443) et enfin Charles Le Téméraire. Le vaste territoire du Duché de Bourgogne rejoint le royaume de France après 1477 et la fin des Ducs de Bourgogne. Le château sera ensuite la propriété durant trois siècles de nobles de haut rang jusqu’à la Révolution, où il échappe à la destruction. En 1796, il est fait état de deux pressoirs au sein du château, preuve irréfutable d’une activité de vinification au sein même du bâtiment depuis au moins cette date. Les décennies qui suivent sont assez peu documentées. Le pont levis est remplacé par une immense grille en fer forgé et un bâtiment de deux étages est accolé au côté ouest de la tour. Le Château appartient à plusieurs familles de propriétaires au gré des successions et des mariages. Si l’activité viticole existe, d’autres usages y ont cours, comme celui de bivouac militaire durant la première Guerre Mondiale ou cabinet médical à la fin des années 1930. A partir du milieu des années 1950, la vigne et le vin deviennent intimement et définitivement liés au Château. La famille Pidault entreprend de nombreux travaux de rénovation du bâtiment dans la décennie 1965 – 1976 avec de nombreuses plantations sur Mercurey. Peu à peu le Château retrouve son lustre d’antan. A la fin du XXème siècle, plusieurs familles se succèderont encore. Chacune d’entre elles apportera sa pierre à l’édifice, à travers par exemple l’achat d’une superbe parcelle de Clos de Vougeot en 1989 et des plantations sur Saint-Aubin au début des années 1990.